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Javier Milei, un libertarien argentin plutôt qu’un « Trump de la Pampa »
Depuis dimanche soir et la large victoire du candidat Javier Milei, lors de l’élection présidentielle argentine, les commentateurs et journalistes français tentent de se dépatouiller avec la difficile qualification de ce drôle d'oiseau. Alors, comme à chaque fois qu'il s'agit de qualifier un type un peu inquiétant et vraiment pas de gauche, on ressort l'obsession occidentale habituelle : Donald Trump.
D'après nombre de journaux français, Javier Milei serait donc le « Trump de la pampa » – expression plus touristique que politique et qui, sauf erreur de ma part, n'a jamais été employée par aucun politique, universitaire ou journaliste argentin.
Il est vrai que les deux hommes ne sont pas sans ressemblance, et que Trump a salué la victoire de Milei ; mais, s'il ne fait aucun doute que l'ex-président républicain préfère le vainqueur à son opposant Sergio Massa, tracer un trait d'équivalence entre leurs deux projets politiques serait des plus fautifs. Certes, les points communs ne manquent pas ; Milei a, lui aussi, bénéficié d'un vote anti-système, d'un ras-le-bol à l'endroit de la classe politique traditionnelle, d'un vote rural écrasant.
Cependant, il est avant tout un candidat qui a été élu face au ministre de l'Économie d'un pays dont l'inflation annuelle dépasse allègrement les 100% et dont le taux de pauvreté a atteint les 40% ; si la base électorale du président élu est réelle, c'est bien davantage Sergio Massa qui a perdu l'élection en ne jugulant pas l’inflation que Milei qui l’a gagnée. Or, Trump, quoi qu'on en dise, n’a pas dû sa victoire à une crise économique violente.
Un nouveau président très éloigné des positions de Trump
Parmi les autres points communs, l’on met souvent en avant les positions anti-woke de Milei, son côté provocateur, voire même sa coupe de cheveux un brin délurée – comme si la chevelure était devenue un critère politique. Mais, si on prend le temps de se pencher sur le sujet prédominant de l’élection, c'est-à-dire l'économie, on peut saisir à quel point il est éloigné du trumpisme. Donald Trump voulait redonner à l'État américain un rôle stratège et, en relevant les droits de douane, rapatrier l'industrie américaine depuis la Chine. Javier Milei, pour sa...
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