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Joël Person : son nom est Person
Dessinateur, peintre, véliplanchiste... Joël Person présente à la Loo & Lou Gallery son exposition Les Bruits du Monde. Une série de dessins issus de photos publiées sur les réseaux sociaux. De quoi apporter une « plus-value-esthétique » des plus saisissantes.
![Dessin de Joël Person](https://images.factuel.media/pWjDfpIMHMb-FtC7r2MWBCTDUoc=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/09/Carnet%20de%20notes_kobekina%20&%20spivakov_padres_83x30_pierre%20noire%20sur%20papier%202021%20basse%20def%20-%20copie.jpeg)
C’est un appartement-atelier perché au dernier étage d’une rue du IXe arrondissement, qui a emprunté, avec le temps et la transformation de Paris, l’allure d’une enclave bobo. Joël Person nous précise qu’il revient de Londres, où il a travaillé pour la marque de carnets Moleskine. Il nous reçoit alors qu’il peaufine l’objet de sa prochaine exposition, Les Bruits du monde. Soit un all-over, une pratique inventée par Janet Sobel (1894-1968), qui consiste à répartir sur une surface des éléments picturaux.
Ici, Joël Person juxtapose ses dessins tirés de photos piochées sur les réseaux sociaux, avec d’autres évoquant l’intimité du peintre-dessinateur. Il y a là, pêle-mêle, un portrait du chaleureux Vladimir Poutine, qui jouxte celui de la non moins chaleureuse Ursula van der Leyen, comme les côtés pile et face d’une même médaille ? « Mouais, non, je pense que c’est Poutine qui a vraiment foutu la merde sur ce coup-là », explique l’artiste âgé de 61 ans. L’idée est toutefois de façonner sur ce all-over une corrélation entre les dessins. Comme ce portrait d’Emmanuel Macron placé à côté de celui d’une Gilet jaune, extirpé du documentaire Un Peuple, d’Emmanuel Gras. Il y a aussi ce dessin saisissant de cadavres de migrants entassés dans une barque, une allusion claire au Radeau de la Méduse de Géricault, nous confirme ce parisien aux origines bretonnes, né à Abidjan (Côte d’Ivoire).
Sur les conseils de l’écrivain et éditeur Frédéric Pajak, cela fait maintenant trois ou quatre ans que l’artiste explore l’actualité, la vie quotidienne des gens, son intimité – ou les trois à la fois. Car, longtemps, Joël Person fut atteint d’une « fièvre de cheval ». Dans le sens où les équidés représentaient l’essence principale d’un travail – de larges formats au fusain et à la pierre noire – sous influence Géricault ou Delacroix. Un axe...
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