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La contractualisation dans l’Éducation Nationale
C’est ce que les journalistes appellent un marronnier, ou un serpent de mer, appelons cela comme on veut. Depuis la fin des années 1980, il y a trop de fonctionnaires, alors il faut trouver par tous les moyens des idées pour en supprimer. L’un des plus gros viviers de fonctionnaires se cache dans l’Éducation Nationale.
![Cartables dans la Cour de recreation de l'Ecole Saint-Joseph](https://images.factuel.media/tbn8kVx7abko4xCyarOByyLWNfQ=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/06/SIPA_01118402_000006%20(1).jpeg)
Comme son nom l’indique, les enseignants ayant passé leur concours pour devenir titulaires l’ont fait pour rentrer dans cette « Éducation Nationale », pour être au service de leur nation, même si ce mot fait peur aujourd’hui. Le ministère ne s’appelle plus « Instruction publique » depuis 1932. On pourrait tenter un vague jugement en émettant l’idée que si crise il y a dans cette grande maison, dans ce mammouth — pour reprendre la formule du ministre de Jospin, Claude Allègre — c’est peut-être parce que l'école ne cherche plus à éclairer. Le soin en est laissé uniquement aux parents. Dans un monde idéal ce serait une très bonne chose. Mais là où l’école avait pour mission de fabriquer des citoyens éclairés, elle ne cherche plus, au mieux, qu’à créer des salariés malléables. La mission émancipatrice a sans doute cessé avec la massification de l’enseignement. Les élèves sont devenus les parents et ils refusent le soutien indéfectible à l’institution scolaire qui était de coutume. Comment leur donner tort, quand l’institution elle-même peine à recruter. L’école aujourd’hui est devenu un clivage. La droite crie à l’endoctrinement woke et la gauche ferme les yeux sur toutes les dérives, religieuse en premier lieu. Paradoxalement, l’Éducation Nationale fait tout ce qu'elle peut pour materner. Un professeur principal de troisième passe son année scolaire à demander aux familles d’exprimer leurs voeux d’orientation sur le site internet prévu à cet effet. En vain : dans la majorité des établissements, les élèves dont l’orientation est la plus difficile à trouver sont justement ceux dont les parents ne savent pas utiliser les espaces numériques de travail, ceux qui viendront faire leurs voeux dans le bureau des chefs d’établissements, devenus secrétaires ou écrivains publics le temps d’une saisie. La grande maison Éducation Nationale se trouve trop décorée depuis plusieurs décennies déjà. La réduction du...
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