La police est-elle violente ?

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s’interrogeait, elle, le 6 mars 2019 : « Je suis préoccupée par la répression dont font l’objet les manifestants au Vénézuela, en France et au Soudan. » Elle souhaitait « que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes les accusations de recours excessif à la force ».

Or, Mme Bachelet ignorait sans doute que les actions de la police en France sont très étroitement surveillées par l’Inspection Générale de la Police Nationale, ou par la Justice. Je ne sais pas si le Vénézuela et le Soudan disposent d’un équivalent à l’IGPN.

En outre, c’était un superbe raccourci qui omettait tout particulièrement de préciser que les forces de l’ordre en France n’emploient la force que lorsque les textes de lois le permettent. Et les forces de l’ordre, lors des manifestations des Gilets jaunes ou contre la réforme des retraites, ont été attaquées et ont subies des violences plus que cela n’était jamais arrivé.

Ces quelques phrases vous posent le tableau. La police serait violente, mais on oublie trop souvent de décrire les circonstances qui la contraignent à employer la force.

La violence de la police est légitime

Je récuse totalement en préalable le terme « violences policières ». La police, au sens de l’institution, ne commet pas de violences qui ne soient pas légitimes, comme le rappelait le préfet de police Laurent Nuñez, le 20 septembre 2023 : « Une police qui ne peut faire usage de la force légitime n'est plus une police ».

Ces deux mots agissent comme un postulat, qui consisterait à dire que l’ensemble de la corporation policière est violente. Quelle ineptie ! Comme le déclarait le président Macron dans son interview très controversée au média Brut, le 4 décembre 2020, « il n’y a pas de violence systémique ». Il continuait en relevant, à propos de...