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La présence de l’OTAN au Kosovo : le renouveau de l’alliance
En 2019, l’OTAN était considérée en « état de mort cérébrale ». Elle est aujourd’hui sortie du coma. Le président russe pensait diviser l’Occident, il aura pourtant réussi à faire le contraire. Le retour de la guerre sur le Vieux Continent a entrainé les pays européens et nord-américains à se mobiliser et tenter d’unir leurs voix comme leurs actions. L’alliance transatlantique multiplie sa présence, ses sommets, ses exercices militaires, comme ses nouvelles intégrations.
Cette résurgence intervient à un moment clef pour l’alliance, qui se devait de prouver sa réactivité et sa légitimité. Si le flanc Est de l’Europe est désormais sous le feu des projecteurs depuis le début du conflit en Ukraine, le reste de la zone n’est pas pour autant mis de côté, à l’instar du renforcement de la présence otanienne au Kosovo. Ne s’agit-il pas ici d’un besoin réciproque : l’OTAN renouvelant sa légitimité dans les Balkans, quand la zone demande le soutien de l’alliance face aux pressions russes ?
Juin 1999, la Kosovo Force (KFOR), force armée multinationale dirigée par l’OTAN est déployée au Kosovo, conformément à la résolution 1244 du conseil de sécurité. Toujours sur place, elle compte désormais près de 4000 hommes, contre 35.000 au départ. Depuis près d’un quart de siècle, ses objectifs restent l’instauration d’un environnement sécurisé, l’appui à l’action humanitaire internationale, et de dissuader les forces serbes de menacer le Kosovo. Cette force coopère avec plusieurs institutions, dont l’ONU et l’Union Européenne (UE), au travers notamment de la mission EULEX Kosovo. Il s’agit d’une mission civile de l’UE lancée en 2008, qui vise à promouvoir l’état de droit au sein des institutions Kosovo, tout en restant neutre sur la question de son statut.
A la fin des années 1990, l’intervention otanienne au Kosovo apparaît à un moment où les violences et les exactions s’amplifient. Des centaines de milliers d’Albanais du Kosovo prennent la route de l’exil, et fuient les conflits en direction d’autres pays, notamment de la Macédoine. La communauté internationale est d’autant plus choquée qu’elle apprend que des atrocités sont commises. Certains parlent d’épuration ethnique. « Au service du droit, le recours à la force était devenu inévitable », dit alors Lionel Jospin. L’OTAN s’engage et use de moyens militaires par des frappes aériennes pour détruire...
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