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La rivalité Inde – Chine et la bataille hégémonique du « Sud global »
Les 9 et 10 septembre 2023, l’Inde du Premier ministre de Narendra Modi, lequel cherchera un troisième mandat en 2024, a assuré la présidence du G20 entre partisans et adversaires, sans apparaître comme le dindon d’une farce diplomatique, et périlleuse, dans ce rôle d’équilibriste. Cette ligne de crête séparant deux grands rivaux des pays du Sud, à mi-chemin entre un face-à-face géopolitique sur les hauteurs de l’Himalaya, engageant 120.000 soldats indiens et chinois, depuis 3 ans, et désenchantement dans le dialogue entre deux chefs d’État, sans connaître ce qui pourrait changer la donne actuelle. À côté de tant de faits franchement moribonds, il faut souligner que le Premier ministre Modi avait, pourtant, rencontré le président chinois Xi Jinping 11 fois en 6 ans, sans surmonter leurs querelles territoriales. Souveraineté oblige, force est de constater que l’Inde n’est pas intéressée par le dialogue avec la Chine, leurs relations sont naturellement dominées par le retour saillant des ambitions impériales. Mais personne ne baisse la garde.
![Sommet du G20](https://images.factuel.media/joY8guuxAPrKk_inDyBYUhdjNeA=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/09/SIPA_01126189_000001.jpeg)
Plus sérieusement, le gouvernement de Modi a élaboré une stratégie de domination conciliante pour devenir le fer de lance des pays du Sud. Modi, c’est une vision claire, une vocation, un leadership. Le sommet virtuel de janvier 2023, « Voice of Global South  », regroupant plus de 120 pays en développement, illustre mieux que tout cette incarnation du mode de gouvernance de Modi en positionnant l’Inde comme une puissance dans ce combat diplomatique. La force de l’Inde réside dans sa diplomatie indépendante, un multialignement pour contribuer à la promotion de ce nouveau modèle de relations internationales, ainsi qu’à défendre les intérêts fondamentaux de la nation. L’essentiel aujourd’hui est de comprendre que la diplomatie n’est pas sans moyens, pour essayer de rassembler le plus possible vers des solutions qui répondent aux grands enjeux pour l’avenir.
Dans la bataille en cours, qui se noue sous nos yeux, hélas ! Au vu de la guerre en Ukraine, il est intéressant d’observer que le camp occidental est de moins en moins capable de jouer ce jeu de la contre-puissance. Peut-être pourrait-on dire que c’est une résurrection, en quelque sorte stratégique, du Nouveau Monde sur sa place, ses ambitions. On assiste à un régulier rattrapage de l’économie mondiale entre les interdépendances des puissances économiques occidentales et les émergentes : créé en réponse à la crise financière de 2008 au niveau des chefs d’État, le groupe des 20 (G20) est une enceinte de rencontres et de coopération internationale, en raison notamment de sa représentativité, puisque les trois quarts de l’humanité vivent dans ces pays. Une des caractéristiques de cette enceinte est le regroupement dans un même ensemble des membres du G7 et d’un groupe de pays d’économies émergentes nommé (E7), on y trouve le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie. La diplomatie des...
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