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La souffrance des blessés ne rentre pas dans des cases
Pour ce premier article, j’ai trouvé pertinent de partager avec vous un nouveau chapitre que j’ai incorporé à la réécriture de mon premier ouvrage sur le syndrome de stress post- traumatique, en vue de sa réédition. Une version augmentée, annotée, étoffée de mises à jour et de témoignages, permettra assurément d’apporter quelque chose de plus au débat, et de faire avancer la cause des blessés psychiques, dont je fais partie. Pour vouloir du changement, il faut faire partie de ce changement. Incarner ce que l’on souhaite pour le monde. Je m’appelle Aurélien Dhaussy, je suis militaire de l’armée de terre en voie de reconversion, blessé en opération extérieure, et auteur de deux ouvrages sur la blessure psychique.
![Répétition du défilé militaire du 14 juillet le 7 juillet 2021](https://images.factuel.media/r4htSOkuchZ_YwtQTiDvwqGK5GE=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/06/arme%CC%81ee.jpeg)
Le sujet de ce premier article portera donc sur les incohérences administratives qui existent encore aujourd’hui dans le parcours des blessés, et qui réduisent la blessure et la souffrance de ces derniers à des petites cases qu’il faudrait cocher pour espérer obtenir la reconnaissance, la considération et l’indemnisation qui sont pourtant des droits fondamentaux mais qui malheureusement s’inscrivent davantage dans une logique assurantielle que dans une véritable volonté de soutien de ceux qui ont payé le prix de leur engagement.
Mais ce n’est pas tant ce mitraillage qui peut s’avérer marquant, que la seule et unique détonation qui rompt un silence pesant après un assaut, et qui traduit à elle seule toute la violence de la guerre.
Philippe est un militaire de l’armée de terre, spécialiste en télécommunication de pointe. Son travail consistait à maintenir en tout temps, et en tout lieu, une ligne directe entre les théâtres d’opérations et Paris, via un réseau satellite qu’il maîtrisait du bout des doigts. Ses compétences rares l’ont amené à servir la France partout dans le monde, en étant détaché au profit d’unités spécifiques. Il a vu et vécu des choses auxquelles il n’était pas préparé. Il en avait conscience, ou à tout le moins en avait une certaine idée. Mais être confronté à la réalité du terrain a une tout autre saveur. Et quelle saveur ! Une de celles qui ne se dégustent pas qu’avec les papilles... Non, tous les sens sont en alerte. Les tympans claquent au son des cartouches qui explosent en rafales dans la chambre des fusils d’assaut. Mais ce n’est pas tant ce mitraillage qui peut s’avérer marquant, que la seule et unique détonation qui rompt un silence pesant après un assaut, et qui traduit à elle seule toute la violence de la guerre. Cette unique cartouche, c’était le...
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