ÉnergieUnion européenne

Le retour du nucléaire au sein de l'Union européenne

Samuel Furfari

Depuis quelques années, l’énergie nucléaire prend un nouvel essor au sein de l'UE  malgré l'opposition de l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg à cette énergie. Tout dernièrement la Suède a abandonné son opposition qui datait de 1980. Plutôt que d’empêcher les autres États membres de l’UE à préparer « l’élévation du niveau de vie » de leurs citoyens comme le demande le traité Euratom de 1957, ces pays devraient le quitter.

Centrale nucléaire
Centrale nucléaireShutterstock/SIPA

À l’ouverture de la COP28 de Dubaï, une nouvelle coalition d’États a été formée dans le but de tripler la capacité d’énergie nucléaire d’ici 2050 afin d’atteindre zéro émission nette. La déclaration a été signée par plus de 20 pays, dont les États-Unis, la Bulgarie, le Canada, la République tchèque, la Finlande, la France, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la République de Corée, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis.

En fait, ces derniers mois, à l’initiative de la France et d’un certain nombre d’autres États membres de l’UE, il y a eu un regain d’intérêt pour cette énergie, qui avait été négligée au cours des 20 dernières années. Le 15 mai 2023, la ministre française de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a organisé une réunion à Paris avec des représentants de 15 États membres européens et le commissaire européen à l’énergie, Kadri Simson, afin de promouvoir le développement de l’énergie nucléaire dans l’UE. Les pays participants ont formé une alliance appelée « Alliance nucléaire », qui vise à promouvoir le développement et le déploiement de nouvelles technologies nucléaires afin d'assurer leur sécurité énergétique. Les premiers membres de l’alliance sont la France, les Pays-Bas, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Finlande. D’autres pays sont observateurs. Ces pays souhaitent encourager la Commission européenne à établir une voie claire pour refléter de manière adéquate le rôle de l’énergie nucléaire dans toutes ses communications et propositions.

Ce 29 novembre, le Parlement suédois a approuvé un projet de loi autorisant la construction d’au moins deux réacteurs à grande échelle d’ici 2035, et jusqu’à dix nouveaux réacteurs à grande échelle d’ici 2045. Bien que prise à une courte majorité (152 voix...

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Samuel Furfari est un ingénieur polytechnicien et docteur en sciences appliquées de l'Université libre de Bruxelles. Pendant 36 ans, il a été haut fonctionnaire à la Direction générale de l'énergie de la Commission européenne. Il est professeur de géopolitique et de politique énergétique depuis 20 ans, actuellement à l'ESCP-Londres et pendant 18 ans à l’ Université Libre de Bruxelles Il est l'auteur de nombreux articles et de 18 livres sur l'énergie et le développement durable. Son dernier livre est « Energy insecurity. The organised destruction of the EU’s competitiveness. »


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