Le trafic d’armes : de la route des Balkans occidentaux à l’entrée dans l’Union européenne

En 2017, le Sommet de Trieste visant à le combattre a permis de mettre en place un partenariat avec sept pays de l’Union européenne et sept des Balkans (1). En 2020, une réunion entre le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de son homologue allemand Heiko Maas a permis de coordonner les mesures prises entre les deux nations contre les trafics illicites d’armes à feu dans les Balkans. Depuis, des réunions régionales ont permis aux Etats de la région de suivre une feuille de route sur le contrôle des armes légères et de petits calibres (ALPC). Enfin, en 2022, au moment de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), le président Macron a annoncé sa volonté de « réengager l’Europe et réinvestir dans les Balkans » (2). Cette liste, non-exhaustive, souligne le renforcement de la coopération avec l’Union en plus des actions interrégionales. Cela répond aussi à une stratégie « d’insufflation de dynamique positive » après que la guerre en Ukraine ait changé la donne avec l’accélération possible des perspectives d’adhésion des candidats des Balkans occidentaux (3),

Dans cette région, on évalue entre trois et six millions le nombre d’armes illégales toujours en circulation (4). Ces chiffres, qui ne sont que des estimations, et leur impact dans des pays de l’UE, sont corrélés avec la période des guerres d’indépendance en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Ainsi, la France a constaté une connexion entre cette période et l’apparition d’armes de guerre sur le territoire hexagonal (5). Le phénomène s’est accentué du fait de l’installation de réseaux au sein de la diaspora issue des anciennes républiques yougoslaves en France.

« Le trafic de fourmis »

Cette région stratégique, où les pays membres de l’UE sont très présents, parfois mis en ballottage avec d’autres puissances, est incontestablement une plaque tournante économique, touristique, culturelle,...