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Les banlieues, terres de mission pour l’islam : le tournant du début des années 1990
Au lendemain des actes de barbarie perpétrés par les terroristes du Hamas contre Israël, il existe un risque – bien réel – de le voir bénéficier de soutiens, mêmes implicites, dans certaines banlieues françaises où vivent de nombreuses populations d’origine étrangère. Pour bien comprendre l’origine du phénomène, il faut pour cela revenir au début des années 1990.
![Banlieue parisienne](https://images.factuel.media/Gb9CZTbZM7YHBXYo3mDqTWjoCrU=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/10/SIPA_01120445_000084.jpeg)
La modification des politiques migratoires au cours des années 1970 en France, précisément celle concernant le regroupement familial, a profondément modifié les règles de la vie sociale pour les familles d’origine étrangère, dans les quartiers où ils se sont installés à cette époque. Cela s’est traduit par le passage des années 1970 aux années 1980 d’une dizaine à un millier de « mosquées, salles de prière et autres lieux de culte musulman identifiables » [1]. En 1987, Gilles Kepel, dans un ouvrage intitulé Les banlieues de l’Islam. Naissance d’une religion en France, propose la première synthèse sur l’implantation de l’Islam en France, en particulier dans les banlieues où vivent majoritairement les pratiquants. Il prend notamment le cas de Mantes-la-Jolie et de sa ZUP du Val Fourré qui, à la fin des années 1970, ne comporte pas moins de 8.000 logements et une population en moyenne de 30 à 35% d’origine étrangère. Dès 1976, l’Union islamique des Yvelines réclame un lieu de culte dans la ZUP, une sorte de « salle de prière à loyer modéré », pour reprendre la formule de Gilles Kepel dans son livre. Le maire socialiste Paul Picard, élu en 1977 (qui sera plus tard le conseiller du ministre de la ville, Michel Delebarre), entend leur donner un lieu de culte digne de ce nom, qui puisse également répondre à des problématiques d’ordre social. Il s’agit donc de trouver un lieu de culte « bien repéré », qui apparaisse aux Français non-musulmans comme une structure « calme », et aux musulmans comme un « symbole d’intégration » à la cité. Les réticences locales sont certes nombreuses, mais la première pierre est néanmoins posée en janvier 1981. La gauche qui est au pouvoir, tant au plan local (« Vague rose » des socialistes de 1977) qu’au plan national, depuis 1981, souhaite donc faire de l’islam un allié objectif...
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