International

Pour l'Arménie et le Karabagh, mobilisation !

Jean-Yves Camus

La guerre en Ukraine a totalement fait passer à la trappe les conflits froids que le pouvoir russe entretient comme moyen de pression sur l’Europe et plus largement, l’Occident, depuis la dislocation de l’URSS. J’ai pu approcher ces derniers mois la réalité de trois d’entre eux : l’occupation de cette partie de la Moldavie appelée Transnistrie ; celle du territoire géorgien de Tskhinvali, autrement connu sous le nom d’Ossétie du sud et celui dont je veux vous entretenir, qui est le sort du Haut-Karabagh (Artsakh).

Paris : Rassemblement pour Artsakh
Paris : Rassemblement pour ArtsakhChang Martin/SIPA

Celui-ci est coupé du monde et en particulier de l’Arménie depuis que le 12 décembre 2022 l’Azerbaïdjan a fermé le corridor de Latchine, soumettant les 120 000 habitants du territoire, non seulement à la permanente menace des armes que Bakou utilise malgré le cessez-le-feu, à un blocus total. La Russie dispose d’un contingent armé sur place pour faire respecter les conditions du cessez-le-feu conclu le 10 novembre 2020, au terme d’une guerre qui, avec le soutien de la Turquie et d’unités mercenaires islamistes de l’Armée nationale syrienne, avait entrepris de rétablir le contrôle de Bakou sur le Karabagh, voire de pousser en Arménie même. Désormais embourbée en Ukraine, cette même Russie demande certes à l’Azerbaïdjan d’ouvrir de nouveau le corridor mais, signe de sa faiblesse, le président Ilham Aliyev reste sourd à ces appels. Et il n’y a rien à attendre du nouveau gouvernement d’Ankara, conforté dans son idéologie panturquiste et son islamo-conservatisme par la réélection triomphale d’Erdogan, dont nous avions très sous-estimé le soutien populaire.

Mon objectif n’est pas de retracer l’histoire du conflit du Karabagh mais d’expliquer en quoi il nous concerne et doit susciter notre mobilisation, pour des raisons hautement politiques qui dépassent largement la présence dans notre pays d’une diaspora arménienne contribuant à tous les aspects de la grandeur, de la vitalité, de la culture de la France.

La situation est le résultat de politique communiste stalinienne

Il faut commencer par un rappel : la situation actuelle est le résultat de la politique communiste stalinienne qui a décidé, contre toute logique, le rattachement du Haut-Karabagh à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan le 4 juillet 1921, alors que le territoire était peuplé de 95% d’arméniens. Charcuter la carte, soulever les peuples les uns contre les autres, déplacer les populations, telle fut la manière d’opérer d’un pouvoir totalitaire qui...

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Le blog de Jean-Yves Camus : Radicalités politiques, Conflits, Religions

Jean-Yves Camus

Jean-Yves Camus dirige l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès


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