Rivalité sino-américaine au sein de l'incontrôlable Moyen-Orient

Ce que je sais et que j’ai décrit dans mon livre Rivalité sino-américaine en Indo-Pacifique (1), c’est que cette zone est stratégique et constitue une des routes maritimes essentielles comme point d’entrée des tankers empruntant le canal de Suez, soit environ 12 % du commerce mondial et la mer Rouge est un corridor maritime essentiel qui relie l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Soit environ 40 % du commerce entre l'Asie et l'Europe.

Au milieu de ces insécurités qui ne sont pas nouvelles,  l’Égypte apparaît comme un acteur régional majeur : deux raisons m’apparaissent suffisantes avec l’influence évidente sur la schizophrénie manifeste des Houthis. Sur le plan géopolitique, l'Égypte occupe une position géostratégique importante car elle se situe simultanément dans les trois cercles du monde arabe, du continent africain et du monde islamique. À cet égard, l'Égypte a été au centre de la rivalité entre les États-Unis et l'Union soviétique au Moyen-Orient durant la guerre froide. 

La donne sino-américaine actuelle fait du Caire un revenant un peu oublié. Sur le plan géoéconomique, la situation est de nature à inquiéter les esprits des stratèges de Washington, et plus encore de Pékin ; les revenus du canal de Suez en Égypte ont été affectés par les détournements de navires. Symétriquement, les redevances du canal payées en devises étrangères mettent à mal l’économie égyptienne sachant que le gouvernement a du mal à les encaisser en raison de l'inflation galopante. C’est que, les forces houthies menacent l’économie mondiale et la libre circulation du commerce dans des voies navigables essentielles. On a peu besoin d’épiloguer pour savoir quels pays qui tirent leur prospérité des routes maritimes, notamment la Chine par le biais de ses investissements dans les ports égyptiens provenant du canal de Suez.

En raison du rôle-clé de l'Égypte dans le projet stratégique chinois de créer de...