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Adieu au général Jean-Louis Georgelin
Je ne connaissais pas le général Jean-Louis Georgelin, en tout cas, dans ma vie de soldat, je n’ai eu aucune occasion de le rencontrer. Et si cela eût été le cas, j’aurais aperçu de loin sa silhouette massive traduisant une présence, une solidité, un homme ancré comme il le fut dans ce qu’il convient de nommer une carrière, qui, de Saint-Cyr, l’emmena au commandement suprême, celui des Armées.
Je n’avais aucune raison de m’intéresser à cet homme plus qu’à un autre, pourtant, sa disparition me touche. Sa carrière, son caractère, son engagement, son exemple sont ceux d’une génération d’officiers qui ont choisi la carrière militaire comme une évidence. J’en ai croisé un certain nombre, par le hasard de ce que fut ma très modeste carrière. À chaque fois, j’ai su reconnaître les vrais chefs de ceux qui jouaient à en être. Jean-Louis Georgelin, lui, ne jouait pas.
Un chef
Son autorité était indiscutable, car naturelle. Une autorité de fait, sans autoritarisme, avec l’impérieux souci des hommes dont il avait la charge. Peut-être parce qu’il avait la foi, pas celle que l’on affiche, celle qui est une certitude.
Il avait mon âge, et par instinct, je fais partie de ceux qui savent reconnaitre naturellement les chefs, non pas par faiblesse ou soumission, mais parce qu’il convient de se poser une seule question, celle de savoir si ce chef est celui que l’on suivrait dans un combat où la mort est plus qu’une hypothèse. Jean-Louis Georgelin était de ceux-là.
Et pourtant, et ce n’est pas le moindre des paradoxes. Il faisait partie de cette génération de ceux qui n’ont jamais connu directement le feu, je veux dire qui n’ont pas été confrontés au risque ultime de subir le feu. Mais, je n’ai aucun doute, que, le cas échéant, il aurait été prêt.
Son dernier combat
C’est pourquoi, il fut désigné pour mener son dernier combat, le seul qui valait la peine de lui être confié, celui de diriger la reconstruction de Notre Dame de Paris.
Un combat à la mesure de sa volonté. Car, dans ce combat, on ne lui demandait qu’une seule compétence pour laquelle il était irremplaçable ; celle de savoir diriger les hommes, car il savait être...
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