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Décès d'Evgueni Prigojine : la vengeance du Kremlin ?
23 août 2023, 18h30, les chaînes Telegram russophones s'enflamment alors qu'un avion russe s'écrase dans l'Oblast de Tver, entre Moscou et Saint Petersbourg. Un jet privé, modèle Embraer Legacy 600, numéro d'immatriculation RA-02795. Propriété d'Evgueni Prigojine, le sulfureux oligarque président la société militaire privée russe Wagner. Était-ce un accident, ou l'avion a-t-il été abattu ?
Les premières vidéos publiées nous donnent des éléments de réponse : le temps est clair, le ciel est bleu, un panache de fumée blanche évoque une explosion. L'avion, gravement endommagé, chute à la verticale avant de s'écraser dans un champ. L'incident a eu lieu à 17h11. La rébellion de Wagner du 23 juin 2023, il y a deux mois jour pour jour, est dans toutes les têtes. Le lieu du crash se situe très loin de la ligne de front. Pas une seule personne n'évoque la possibilité d'un attentat ukrainien, le pouvoir russe est forcément derrière la catastrophe.
Ainsi, je vous propose de nous pencher aujourd'hui sur cet événement, encore chaud et aux implications incertaines, pour en comprendre les causes, et en analyser les conséquences possibles.
La mutinerie
J'avais évoqué, dans mon billet du vendredi 21 juillet 2023, la mutinerie du groupe Wagner et l'ensemble des acteurs impliqués dans cette dernière :
- Sergueï Choïgou, Ministre de la Défense de la Fédération de Russie,
- Valeri Guerassimov, Chef d'État-major des Armées,
- Evgueni Prigojine, Dirigeant de la société militaire privée russe Wagner,
- Sergueï Sourovikine, Commandant des forces aérospatiales russes, général responsable de l'intervention russe en Syrie en 2017, ainsi que responsable du front sud (Kherson, Zaporojie) entre 2022 et 2023, dans le cadre du conflit en Ukraine.
Pour résumer très briévement le propos (je vous invite à lire l'article dans son intégralité), la mutinerie aurait eu pour cause, selon moi, des dissensions internes au sein de la Défense russe, entre le Ministre de la Défense et le Chef d'État-major des Armées d'un côté, et le général Sergueï Sourovikine de l'autre, pour des raisons purement politiques, ce dernier ayant un parcours particulièrement brillant et commençant à faire de l'ombre à ses pairs. Evgueni Prigojine n'aurait été qu'un dommage collatéral de cette lutte intestine, ne recevant pas...
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