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Glyphosate : quand l’idéologie anti-pesticide fait bon ménage avec le business
Partie 2/2 – Un précédent article décryptait les enjeux politiciens autour de la réautorisation de cet herbicide dans l’Union européenne. Le présent article montre comment nous en sommes arrivés là. Et d’autre part, comment aux États-Unis, alors que l’interdiction du glyphosate n’y est pas envisagée, les allégations sur sa cancérogénicité sont exploitées dans un juteux business.
Un chercheur de Monsanto découvrit en 1970 que le glyphosate avait des propriétés d’herbicide dit « total », c’est-à-dire qu’il est efficace contre toutes les plantes. Il fut commercialisé par l’entreprise à partir de 1974 (il se trouve aujourd’hui dans le domaine public et est produit principalement par des entreprises chinoises). Ce fut un succès chez les agriculteurs, notamment pour lutter contre les plantes vivaces difficiles à éliminer. Il fut apprécié également en jardinage, et pour le désherbage d’espaces urbains et industriels.
Son utilisation fut accrue après la mise sur le marché des plantes transgéniques rendues tolérantes à cet herbicide, à partir du milieu des années 90. Ces plantes connurent également un grand succès, mais pas en Europe, là où la querelle des « OGM » a bloqué leur mise sur le marché (nous aurons l’occasion d’y revenir). Ces plantes tolérantes et la facilité de désherbage qu’elles permettent étaient, en effet, attendues par de nombreux agriculteurs. Outre ces bénéfices d’ordre économique, ces plantes et cet herbicide ont fourni des bénéfices d’ordre environnemental, en encourageant la culture sans labour (agriculture de conservation). En effet, le mode de travail, ou non, du sol est le facteur le plus déterminant de la biodiversité des sols.
Il faut maintenant évoquer les inconvénients des herbicides. Ils incluent une éventuelle perte de biodiversité dans les champs ou à leurs abords (de la flore et, par voie de conséquence, de la faune), une possible contamination des eaux de surface et des nappes phréatiques, ainsi que des risques sanitaires pour les utilisateurs, si ceux-ci se sont insuffisamment protégés d’une exposition. Ce dernier inconvénient est bien sûr commun à beaucoup de produits pesticides ou autres (y compris les produits ménagers). Il faut cependant distinguer au cas par cas, suivant le profil toxicologique des molécules utilisées.
Quelques éléments de toxicologie
Définissons tout d’abord les...
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