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Japon et Corée du Nord : l’opportunité de Fumio Kishida
J’hésitais encore sur le choix du mot, qui se confortait lentement en moi, devant cette opportunité potentiellement piégée, compte tenu de sa complexité. De quoi s’agissait-il ? De l’hypothétique rencontre entre Fumio Kishida, Premier ministre actuel du Japon et Kim Jong-un, le leader nord-coréen. Les dirigeants japonais et nord-coréens, au temps de Junichiro Koizumi (Premier ministre du Japon entre 2001 et 2006), lors d’un sommet, avaient bien cherché l’avantage qu’ils pouvaient y trouver à surmonter les hostilités au sein de leurs relations diplomatiques.
![Fumio Kishida](https://images.factuel.media/L_O1Zbh1tuvHPd4yulVZwiPpJm4=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/08/SIPA_ap22809678_000001.jpeg)
À la fin de l’été 2002, au terme d’une longue incertitude et dans le secret le plus total, si l’on en croit les protagonistes, on se souvient avec netteté du briefing réunissant diplomates japonais et américains, dans la conduite de ce premier sommet historique. Dans le fil de ce briefing servant d’ébauche de la déclaration Japon-Pyongyang, un réalisme diplomatique et la recherche de l'intérêt national contre la diplomatie morale, à laquelle la politique étrangère devait rester étrangère. Ainsi est posée la nouvelle opportunité entre le Japon et la Corée du Nord, 20 ans plus tard. Comme on le voit, autrement, entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. J’ai prêté attention aux implications stratégiques du 38e parallèle dans mon livre, soutenant que le recours à l’escalade politique et armée, en Corée du Nord et à l’extérieur de ses frontières en multipliant les gestes d’hostilité à l’égard de ses voisins, est indispensable à la survie du régime.
Consensus politique au Japon sur la tâche de normaliser les relations entre le Japon et la Corée du Nord, un enjeu qui apparaît de plus en plus urgent et de plus en plus difficile. Shinzo Abe, Premier ministre à la plus longue longévité dans l’histoire de l’après-guerre au Japon, n’est, curieusement, pas parvenu à prendre de la hauteur sur l’histoire des deux pays. J’ignore les détails de la tentative avortée de rencontre entre Shinzo Abe et Kim Jong-un de 2014, mais cela illustre des difficultés où se lient des enjeux complexes et les tentations de ne pas y parvenir. Sur la Corée du Nord, la diplomatie japonaise a remporté des succès mitigés et il n’y a pas eu de coup d’éclat comme les 27 lettres échangées entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump, entre avril 2018 et août 2019,...
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