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La réalité du contrôle au faciès selon l'expérience d'un ancien policier (Partie 2)
Partie 2 – Le Conseil d'État a été saisie par six associations, dont Amnesty International, dans une action de groupe, visant à dénoncer un « manquement de l’État » face aux contrôles au faciès qui seraient, selon elles, devenus une pratique « systémique » dans la police. Retour d'expérience d'un policier sur la pratique des contrôles d'identité.
Pour parfaire ma démonstration, savez-vous que nombre de délinquants se réfugient, de plus en plus, derrière cette défense : « C’est parce que je suis que tu me contrôles » ? Le mot non écrit peut être ici « jeune », « noir » ou « arabe ». C’est d’ailleurs devenu un argument de défense quasiment automatique de certains citoyens, qui ont bien appris leurs leçons dans les médias, et, de fait, se croient autorisés à émettre plus que des doutes sur l’impartialité des policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Un peu comme certains avocats qui conseillent à leurs clients de déposer pliante pour violences contre les flics pour gagner du temps, éviter la détention provisoire ou la comparution immédiate. Semer le doute, attendre les résultats de l’enquête IGPN qui ne manquera pas d’être saisie.
Je sais qu’avec tout le battage médiatique autour de toutes ces idées ou de ces faits, certains de nos collègues ont parfois renoncé à aller jusqu’au bout du contrôle, par crainte de devoir se justifier. Il me revient en mémoire un épisode on ne peut plus révélateur de cette défense devenue systémique. Commissaire de police, chef de la division de la circulation à la Préfecture de Paris, j’étais en patrouille avec mon collègue chauffeur sur le 18ème aroondissement de Paris, boulevard Ornano, me semble-t-il. C'était la fin d'après-midi, en hiver, et il faisait nuit. Nous avons aperçu une voiture, dont je ne me souviens pas la marque, montée par plusieurs individus, qui roulait dans le couloir bus. Comme à notre habitude, nous avons laissé quelques instants passer pour voir s’il s’agissait d’une manœuvre pour stationner ou un changement de direction anticipé. Non, le conducteur continuait à doubler les flots de circulation à sa gauche en circulant dans le couloir bus. J’ai donc actionné gyrophare et deux tons pour signifier au conducteur qu’il fallait qu’il...
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