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Le statut réglementaire des nouvelles biotechnologies en Europe : rien ne sert de partir à point, il faut savoir courir
Après avoir relaté dans un article précédent « un suicide français », qui est aussi européen, sur les OGM, par un mélange de calculs électoralistes et d’idéologie précautionniste, le présent texte présente le long cheminement de l’Union européenne pour arriver à une réglementation sur les « nouvelles techniques génomiques ». Le but n’est pas encore atteint…
Une invention majeure pour la recherche et ses applications biotechnologiques
En 2020, le Prix Nobel de chimie couronna Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier (Université de Californie, Berkeley) « pour le développement d'une méthode d' "édition" du génome ». « Édition » étant une mauvaise traduction de l’anglais (il serait plus juste de parler de réécriture ou de correction). Il s’agit de modifier un gène (ADN), afin de changer ses propriétés et de doter ainsi l’organisme qui possède ce gène d’une nouvelle fonction génétique (ou de supprimer une fonction).
Dans une publication en 2012, ces deux scientifiques avaient décrit le fonctionnement in vitro de « ciseaux moléculaires », ouvrant la voie à des applications biotechnologiques dans le domaine médical, industriel, agricole, etc., tout en étant aussi un outil important pour la recherche fondamentale. La même année, le laboratoire de Virginijus Siksnys à l’université de Vilnius (Lituanie) avait publié des résultats similaires, sans être récompensé par le Comité Nobel. Non récompensé non plus fut celui de Feng Zhang (Broad Institute, du MIT et d’Harvard). Ce dernier avait montré en 2013 pour la première fois le fonctionnement de ces « ciseaux » dans des cellules vivantes.
L’acronyme CRISPR-CAS est souvent utilisé pour décrire ce qui est en fait un ensemble de technologies de réécriture de gènes utilisant ces « ciseaux ». D’autres technologies existaient quelques années avant, mais plus difficiles à mettre en œuvre. Toutes ces technologies font partie de ce que l’on appelle la mutagénèse. Celle-ci vise ici à modifier de manière ciblée les lettres qui composent un gène. On peut parler de microchirurgie d’un ou de plusieurs gènes. Par autre analogie médicale, la transgénèsepeut être comparée à une greffe, en l’occurrence non pas d’un organe, mais d’un gène (provenant d’une autre espèce, dotant ainsi l’espèce réceptrice d’un nouveau caractère génétique.
Quelle place pour l’Europe ?
En ce qui concerne...
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