L'honneur perdu de LFI

Sous couvert d'antiracisme, elle reprend à son compte l'arme frériste de « l'islamophobie » pour disqualifier tout citoyen soucieux de défendre les principes républicains contre ceux qui veulent les détruire. Plus encore, elle cautionne le refus d'appartenir à notre société, refus affiché par le port de signes distinctifs imposés par les salafistes et manifesté par des pratiques incompatibles avec nos règles de civilité et nos lois, en particulier celles qui touchent à la liberté de conscience, à la liberté d'expression et à l'égalité hommes femmes. Pour LFI, les jeunes Français musulmans ne peuvent donc pas être des Français comme les autres ; leur « identité » ne serait pas compatible avec les principes de liberté et d'égalité. On peut se demander si cette idée ne relève pas d'un racisme inconscient : celui qui dénie à l'autre tout libre-arbitre et le renvoie à ses déterminismes. L'assignation identitaire, qu'elle repose sur la race ou l'appartenance culturelle, a toujours été la première marche de la ségrégation.

Plus récemment, lors des attaques contre plus de deux mille bâtiments publics, qui ont donné lieu à des actes de guérilla contre les forces de l'ordre, à des tentatives de lynchages et à de multiples pillages, La France Insoumise, tout en refusant de condamner ces attaques directes contre l'autorité publique, n'a eu de cesse d'accuser la police de violence et de racisme. Elle ne s'est pas contentée de renvoyer dos à dos les « émeutiers » et notre État – symétrie déjà très problématique –, par ces accusations, elle a implicitement encouragé la rébellion contre les institutions républicaines. LFI serait-elle devenue un parti factieux ?

Un nouveau cap vient à présent d'être franchi. Il est difficile d'en mesurer aujourd'hui les effets tant il ouvre de vertigineuses perspectives. Un cap qui dépasse la simple invitation de figures reconnues de l'antisémitisme ou l'alliance avec nos ennemis. Le cap...