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Marseille, Nimes... La gangrène du trafic de stupéfiants

Alexis Faux

On nous a submergés cet été de messages médiatiques (voire publicitaires ) sur l'envoi de la CRS 8 dans la cité phocéenne puis Nimes, pour des opérations coups de poing aléatoires dans les cités des deux villes.

Controle de Police a Nice
Contrôle de Police a NiceSYSPEO/SIPA

Qu'est ce donc qu'une opération coup de poing ?

Le principe en est basique, vous « noyez le poisson ». Les autorités policières, mais, le plus souvent, les autorités politiques sollicitées par les premières pour les renforts nécessaires, sous la pression de la colère populaire et du désespoir des habitants des cités pourries en France, décident pour un temps déterminé « d'envahir » le territoire criminogène. Le trafic de stupéfiants ou les violences urbaines sont l'essentiel des situations qui peuvent amener la décision d'organiser des opérations coups de poing. À noter que les infractions à la sécurité routière s'y prêtent également. Il s'agit, dans les cités, de ramener le calme en saturant le terrain de personnels en tenue ou de perturber, à défaut de faire cesser, les points de deals des trafiquants de stupéfiants.

La CRS 8 permet elle de répondre à ces objectifs ?

Plusieurs éléments sont à prendre en compte. Tout d'abord, la CRS 8 n'a pas été créée pour lutter contre le trafic de stupéfiants. Sa création, une très bonne idée au départ, a pour but de projeter une force spécialement équipée pour une intervention urgente en maintien ou rétablissement de l'ordre. Effectivement, rétablir l'ordre dans une cité est une mission qui, bien souvent, ne peut être assumée par les forces locales sans prendre le risque de réduire à néant le difficile travail de fond et de forme pour établir un dialogue et des relations entre la police et les habitants de la cité en question.

Vu de cette manière, la création et l'emploi de la CRS 8 sont largement justifiés.

Cependant, deux problèmes doivent être immédiatement soulevés :

- En premier lieu, les moyens de transport de cette unité ne lui permettent pas un déploiement dans des délais réduits sur les lieux. Le principe de base de cet appui aurait du conduire nos...

Commentaires

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J'ai été flic pendant 41 ans. D'abord gardien de la paix au 18e arrondissement de Paris en 1982, j'y ai appris le métier, avant de passer Officier de paix des brigade de nuit du 93. En 2003, j'ai intégré sur concours interne l'ENSP de St Cyr et aujourd'hui je suis Commissaire divisionnaire retraité. Mes différents postes m'ont amené à utiliser ma qualification d'officier de police judiciaire et m'ont mis à l'épreuve du management de grosses structures allant jusqu'à plus de 1200 policiers. 


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