DéfenseSociété

Servir ceux qui ont servi la France

Aurélien Dhaussy

Fierté et reconnaissance, voilà les deux principales émotions que ressent Sania El  Atalati, 25 ans, évoluant au sein du Département Blessés Militaires et Sport (DBMS) du Centre National des Sports de la Défense (CNSD). Principale organisatrice et coordinatrice des stages multisports, elle œuvre toute l’année pour accompagner les blessés des armées dans leur parcours de reconstruction.

Equipe de basket fauteuil représentant la France aux Invictus Games 2023 : Jean-Charles  (capitaine), Jean-Pierre, Brice, Gaël, Sulaymân, Frédéric, Christophe, Emmanuel, Maxime,  Pascal, Michel.
Equipe de basket fauteuil représentant la France aux Invictus Games 2023 : Jean-Charles (capitaine), Jean-Pierre, Brice, Gaël, Sulaymân, Frédéric, Christophe, Emmanuel, Maxime, Pascal, Michel.

Le DBMS a été créé en 2013 au sein du CNSD, à Fontainebleau. Ce centre, véritable pépinière de champions, puisqu’en sont sortis de grands noms du sport français comme Fabien Barthez ou Marcel Desailly, nos champions du monde de football, mais aussi plus récemment Clarisse Agbegnenou ou Margot Pinot en judo, ou encore Alain Bernard en natation – pour ne citer qu’eux – est également devenu un centre de reconstruction pour les blessés, qu’ils soient physiques ou psychiques. D’ailleurs, un « village des blessés » verra le jour d’ici un à deux ans,  afin de pouvoir accueillir les stagiaires en quêtes de réhabilitation sociale et sportive après une  blessure qui bien souvent, chamboule complétement leur vie et celle de leur famille. Ce village, financé en grande partie par les Gueules Cassées, marque une avancée majeure dans la  considération et la prise en charge des blessés par l’institution. D’autres acteurs essentiels au soutien des blessés ont également participé à ce projet, comme la mutuelle Unéo, avec son fond  de dotation pour les militaires blessés et leur famille, ainsi que Solidarm ou encore la Caisse Nationale du Gendarme. 

Le parcours de reconstruction que propose le DBMS se décline sous plusieurs formules. La première consiste en un programme appelé Ad Victoriam, dont le principe est d’amener les blessés volontaires à participer à une initiation sur une discipline donnée, laquelle constituera le thème de l’étape. Il s’en déroule environ une dizaine au cours de l’année, d’une durée de 2 jours et demi, un peu partout en France. C’est à la seconde formule que nous retrouvons Sania, avec ses stages multisports. En 2023, pas moins de 4 semaines de stages furent organisées, étalées sur quatre étapes distinctes : sports de combat, sports collectifs, sports aquatiques et pentathlon. Trois d’entre eux se sont déroulés dans l’enceinte du CNSD, avec...

Commentaires

Ce qu'il reste de nous...

Aurélien Dhaucy

Militaire en voie de reconversion, blessé en 2016 lors de l’opération Barkhane après un bombardement au Mali, diagnostiqué d’un état de stress post-traumatique en 2019. Il a quitté le service actif la même année, et lutte depuis pour sa reconstruction et la reconnaissance de sa blessure invisible. Il a décidé de s’engager comme porte-parole des blessés psychiques, et œuvre au profit de ces derniers, notamment par son engagement sur les réseaux, les médias, et par ses actions en partenariat avec l'HIA Legouest, à Metz, visant à recréer du lien social entre les blessés, souvent éseulés. Il est également l’auteur de deux ouvrages sur le thème de la blessure psychique, dont le dernier : « Ce qu’il reste de moi... », publié par les éditions NomBre7, permet une approche accessible et néanmoins complète du SSPT, afin que tout à chacun puisse en comprendre tous les aspects, et ainsi sortir des jugements conditionnés par l’incompréhension. Il servait autrefois la France armé d’un fusil. Aujourd’hui blessé, il a décidé de servir ses camarades, armé cette fois de sa plume et de sa passion pour l’écriture.


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