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Ukraine-Russie : un conflit sans issue
À Avdiivka, les troupes ukrainiennes ont du mal à repousser les Russes qui multiplient depuis plusieurs semaines les attaques dans un contexte hivernal de plus en plus difficile pour les hommes et le matériel. L’échec de la contre-offensive ukrainienne du mois de juin ramène à la réalité d’une guerre qui dure maintenant depuis 8 ans. Une stabilisation du front, on devrait dire des fronts, amorce un épuisement progressif des combattants et des populations.
L’offensive éclair russe, notamment à partir de la Biélorussie de février 2022, fut un échec ; il est inutile d’en revenir sur les raisons par ailleurs abondamment commentées, mais les conséquences du côté ukrainien ne peuvent plus être cachées, les difficultés sont réelles et la résignation gagne progressivement les esprits, prémices d’un découragement possible.
Certains commentateurs prédisaient la possibilité d’un effondrement de l’armée russe, sans jamais évoquer l’épuisement possible de l’armée ukrainienne qui fait face à des problèmes importants, de recrutement, de formation, d’équipement et désormais de stratégie…
Sans vouloir être trop cruel, je vais citer l’excellent journaliste Régis le Sommier qui rappellait ce que « prophétisait le général Trinquand le 12 juillet dernier dans l’émission C dans l’air sur France 5 : « Les Russes ont perdu cette guerre mais ils ne peuvent pas l’admettre. » C’était au lendemain de la rébellion de Evgueni Prigojine au sujet duquel un autre général, Michel Yakovleff, affirmait : « Le régime de Poutine est en décomposition, Prigojine est quelqu’un qui aime l’odeur de la viande pourrie et il la sent ». Le droit à l’erreur existe, tout le monde peut se tromper, mais au moins, qu’on y mette les formes.
La lassitude ukrainienne
La magnifique résistance ukrainienne des premiers mois fait désormais place à une certaine lassitude, comment cela pourrait-il en être autrement ? En face, la profondeur stratégique russe, réalité de toute l’histoire, joue à plein. Si la reconquête du Donbass est encore possible, mais à quel prix, celle de la Crimée parait hors de portée. Le bon vieux Carl von Clausewitz l"écrivait si bien : « En aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix ». Il serait peut-être temps d’envisager une négociation avant que le vainqueur, quel qu’il soit, ne l’impose, mais...
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