En Espagne, porno online : vos papiers SVP !

Si lors de la conférence de presse du 16 janvier dernier, Emmanuel Macron a fait part de sa volonté de reprendre « en mains le contrôle des accès aux écrans par les enfants », sa déclaration n'est restée - pour l'heure - que vague et imprécise. Et sans calendrier d'exécution... Cela ressemble typiquement à une mesure qui restera lettre morte.

Dans la foulée de Bruxelles qui s'attaque aux réseaux sociaux et aux dangers pour les adolescents (1), toute l'Europe soudainement se préoccupe de la pratique obsessionnelle « enfantine » des portables et des tablettes, et sur la porte ouverte qu'ils offrent à ce qu'il y a pire sur le net : le sexe et la violence.

Parmi les plus extrémistes, le gouvernement espagnol vient de soumettre à l'étude parlementaire un projet de loi qui tient à mettre les points sur les X en limitant strictement tout accès au porno on-line pour les moins de 18 ans.

Et cette fois, on ne demande plus simplement aux sites d'exiger une simple déclaration spontanée et non vérifiée de l'âge des visiteurs des plateformes explicites. L'heure est, il est vrai, à l'urgence.

D'après une étude de terrain menée par l'association Dale Una Vuelta (2)  en partenariat avec Save the Children, et l'aide de l'université des Baléares et du Parquet des mineurs espagnols, un enfant sur la péninsule consomme pour la première fois du porno entre 9 et 11 ans, la plupart du temps de manière accidentelle par l'irruption de pages au contenu sexuel et pornographique lors d'une navigation web.

En Espagne, comme dans la plupart des pays « pornographiquement développés »- les comportements addictifs et virtuels ne connaissant pas de frontière -, les agressions sexuelles commises par des mineurs entre eux sont du coup en pleine explosion (+116% en 2022).

Et sur le plan psychologique, les ravages sont tout aussi dramatiques !...