Bons baisers de Russie : science et idéologie, hier en URSS et aujourd'hui aux Etats-Unis (Partie 2)

L’omniprésence de l'idéologie

En URSS, chacun, chaque chose et chaque comportement étaient scrutés à travers le prisme de l'idéologie marxiste-léniniste. Tout était analysé de manière critique en termes de lutte des classes ; la lutte entre oppresseurs et opprimés.

Je veux dire littéralement tout, de la coiffure à la mode, aux romans et à la philosophie. Une fois, j'ai reçu un avertissement pour avoir « mis en avant un programme impérialiste », pour m'être présentée en jeans à un événement scolaire informel. Les cours de littérature offraient l’occasion d’analyser les images du peuple opprimé à travers les romans de Léon Tolstoï et la représentation de la lutte des classes via les poèmes romantiques de Pouchkine. Les livres d'Hemingway donnaient prétexte à mettre en exergue les signes de corruption et de décadence de l'Occident.

La science n'a pas été épargnée par ce contrôle idéologique

Chaque institution avait un département chargé d'effectuer ce contrôle, afin de de s'assurer que la science et les savants se conformaient strictement au marxisme-léninisme. Les théories et les idées scientifiques étaient examinées par le Parti. L’objectif était de déterminer si elles étaient ou non alignées sur la philosophie marxiste-léniniste, si elles servaient les intérêts du prolétariat, et de faire la distinction entre la science soviétique saine et les influences occidentales pourries.

Parfois, des disciplines entières ont été déclarées « pseudosciences bourgeoises », et la recherche a été interdite pendant des années. Les exemples incluent la cybernétique et la génétique. Parfois, le Parti identifiait des théories spécifiques, telles que la théorie de la résonance en chimie, et exécutait une purge. Cela a créé des dommages durables...