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Gaz et nucléaire : l’UE en prise avec le principe de réalité
En avril dernier, plusieurs ONG intentaient un recours auprès de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) au sujet de la nouvelle taxonomie verte. Les activistes reprochent à l’UE l’inclusion du gaz et du nucléaire dans cette classification. Pourtant, la conjoncture énergétique ne laisse guère d’autres choix aux États membres.
![Centrale nucleaire du Bugey](https://images.factuel.media/t-fIQdBu7y6UdXbsQKTZL3y2imA=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2024/02/SIPA_01114562_000007.jpeg)
Dans son document préparatoire de janvier 2022, la Commission européenne, semblait énoncer une évidence : « Le gaz naturel et le nucléaire ont un rôle à jouer pour faciliter le passage vers un avenir s'appuyant majoritairement sur les énergies renouvelables. » Sans remettre le moins du monde en cause la finalité de décarbonation de la taxonomie verte, il s’agissait alors de prendre acte d’un constat évident pour élaborer dans le détail ce document cadre déterminant pour l’avenir socio-économique des pays membres de l’Union.
Une classification qui divise
La taxonomie de l'UE est en effet une classification des activités économiques dont l’objectif est de lutter contre le changement climatique. Elle vise à établir des critères clairs et transparents pour déterminer quelles activités peuvent être considérées comme durables sur le plan environnemental – et donc bénéficier des financements adéquats. Ces critères permettent ainsi de définir un seuil d’émissions de CO2 sous lequel les entreprises pourront être considérées comme « vertes ». L’objectif est de participer à la limitation du réchauffement climatique au travers de la neutralité carbone à horizon 2050 en orientant les choix des investisseurs vers les activités économiques considérées comme étant les moins polluantes. Cette classification est d’autant plus importante qu’elle sera suivie de près par les agences de notation extra-financière et donc par les investisseurs évalués par ces dernières.
La Commission européenne a proposé des critères initiaux pour la taxonomie en 2018 pour financer la croissance durable, à partir des recommandations d'un groupe d'experts techniques. En 2020, la Commission a adopté un règlement qui définit ces critères avec une entrée en vigueur progressive dans le temps. À partir de 2022, les entreprises ont dû éditer et publier un bilan carbone de leur consommation. Cependant, l'inclusion ou l'exclusion de certaines sources d'énergie a fait l'objet de débats intenses auprès des professionnels du secteur...
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